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Emotional intelligence. Side view of an elderly man thoughtful, thinking, finding solution

Caractéristiques cognitives
Mémoire et cie

Mémoire et autres aspects cognitifs affectés par le vieillissement

 

Cognition

La cognition est l’activité mentale qui consiste à acquérir et à traiter de l’information. Or, certaines facettes de la cognition sont affectées par l’avancée en âge. C’est le cas notamment de la mémoire, mais également d’autres tâches cognitives.

 

Types de mémoires qui se conservent bien

   Mémoire sémantique
La mémoire sémantique est une mémoire de faits et de concepts qui ne font pas référence aux contextes de lieu et de temps liés à leur acquisition. Par exemple, la connaissance du nom des notes de musique s’inscrit dans la mémoire sémantique. C’est aussi une mémoire où des liens se créent en fonction du degré relationnel existant entre deux concepts. Par exemple, entre « croches » et « rondes », le degré relationnel est assez important compte tenu qu’il s’agit, dans les deux cas, de figures de note.

 

   Mémoire implicite
Lorsqu’une personne mémorise quelque chose sans en avoir conscience et sans effort délibéré, il s’agit de mémoire implicite. Par exemple, si, lors d’une leçon de piano, l’enseignant et l’élève discutent pendant un certain temps de la nuance piano, en répétant plusieurs fois le terme piano, l’élève risque fort de penser d’abord au terme piano si, tout de suite après, l’enseignant lui demande de nommer un terme de musical qui commence par la lettre p ou un terme de nuance.

 

   Mémoire prospective
La mémoire prospective correspond aux informations ou actions à se rappeler ultérieurement. Il peut s’agir de devoir se rappeler de se présenter à la leçon de piano ou de se rappeler de poser une question à l’enseignant.

 

   Mémoire autobiographique
La mémoire autobiographique concerne le passé personnel de la personne concernée. Cela pourrait correspondre à des expériences musicales passées, par exemple l’émotion ressentie lors de sa première assistance à un concert.

 

Types de mémoire affectés par le vieillissement

   Mémoire à long terme
L’adulte âgé, comparativement à un adulte plus jeune, présente des déficits dans l’efficacité de sa mémoire à long terme. Cependant, dans le cas de tâches où le contexte procure une aide à l’encodage et à la récupération, la performance mnésique d’un aîné est moins affectée. Ainsi, une révision en début de cours des éléments appris au cours précédent pourrait être une façon de faire qui faciliterait la mémoire à long terme d’un passé récent. Également, les aînés pourraient tirer profit de l’emploi de certaines stratégies pour faciliter leur mémoire à long terme, comme l’emploi de trucs mnémotechniques. Un exemple de truc mnémotechnique dans le domaine de l’apprentissage du piano, plus précisément dans l’apprentissage de la lecture musicale, est l’utilisation de la phrase « Fais la dormir », pour aider à retenir l’ordre des espaces en clef de sol, soit fa-la-do-mi.

 

   Mémoire de travail
La mémoire de travail est un type de mémoire à court terme qui est un processus par lequel les informations sont conservées en mémoire en même temps qu’elles sont utilisées dans la réalisation d’une tâche requérant ces informations. Dans la mémoire de travail, un certain nombre d’unités d’information peut être retenu à la fois et ce nombre varie avec l’âge. Il semble que le déclin de la mémoire de travail augmente avec l’âge et en fonction de l’exigence de la tâche. C’est lorsque la tâche exige que l’information à garder en mémoire à court terme soit en même temps réorganisée ou lorsqu’il y a une alternance rapide entre le maintien de l’information et le traitement des informations subséquentes que les difficultés apparaissent. La lecture à vue est un bon exemple de ce type de tâche. En effet, en situation de lecture à vue, le pianiste doit réorganiser l’information qu’il vient de lire en réponse motrice, tout en prenant connaissance de la suite du texte musical.

 

Rythme d’apprentissage

Le rythme d’apprentissage d’un aîné serait souvent plus lent que celui d’une personne plus jeune, du moins dans l’ensemble. En effet, puisque les gens âgés ont un bagage d’expériences beaucoup plus important que les enfants lorsqu’ils débutent l’apprentissage du piano à un âge avancé, ceux-ci apprennent généralement plus rapidement qu’eux au début de celui-ci. De plus, il leur sera généralement plus facile qu’à un jeune enfant d’apprendre certaines notions théoriques (telles que les proportions mathématiques impliquées dans l’apprentissage du rythme) en raison de connaissances déjà acquises (telle la compréhension des fractions).

 
Attention

L’attention assure une fonction de sélection parmi les stimuli que rencontre l’organisme (Macar, 2011). Or, les personnes âgées peuvent vivent des déficits attentionnels (Aubert et Albaret, 2001; Buccur et Madden, 2007; Smith, 2007). Ces déficits d’attention peuvent notamment être observables en situation multi-tâche où la personne âgée aurait du mal à déplacer son attention rapidement entre les différentes tâches à réaliser simultanément (Buccur et Madden, 2007; Smith, 2007). Le jeu pianistique étant une multi-tâche, celui-ci pourrait être affecté par un tel déficit attentionnel.

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Tâches cognitives plus sensibles à l’effet de l’âge
  • Les tâches qui utilisent du matériel non familier.

Exemple : procéder à la lecture musicale d’une partition présentant de nouveaux signes ou des notes nouvellement apprises.

  • Les tâches effectuées dans des circonstances stressantes.

Exemple : jouer en concert ou en examen.

  • Les tâches qui requièrent simultanément de mémoriser et de traiter l’information.

Exemple : faire de la lecture à vue.

  • Les tâches qui exigent d’inhiber le traitement de l’information non désirée.

Exemples : procéder à une lecture à vue sans se laisser perturber par un doute ou une erreur; jouer une pièce en mettant de côté un conflit récent vécu avec un proche ou un voisin.

  • Les tâches où il y a rappel sans aide d’éléments qui ne sont plus « en tête ».

Exemple : se rappeler d’une notion théorique pour l’exécuter au piano.

  • Les tâches où le contexte procure peu de soutien pour l’encodage et la récupération.

Exemples : travailler avec une partition vierge de commentaires ou encore sans partition; pratiquer une nouvelle formule rythmique à la maison, sans enregistrement de celle-ci.

  • Les tâches qui requièrent un traitement délibéré, qui ne sont pas automatiques et qui exigent un effort.

Exemple : apprendre une nouvelle pièce.

 
Stratégies d’enseignement
  • Prendre le temps de laisser s’exprimer les élèves âgés sur les événements qui les perturbent au quotidien ou ponctuellement, pour les aider à se désinhiber et ainsi favoriser leur concentration pendant la leçon.

  • Favoriser l’acquisition d’automatismes.

  • Favoriser un climat de détente.

  • Utiliser des supports visuels (annotations, calepin de notes) et auditifs (enregistrements).

 
Bibliographie

Aubert, E., & Albaret, J.-M. (2001). Aspects psychomoteurs du vieillissement normal. Dans J.-M. Albaret, & E. Aubert (Éds.), Vieillissement et psychomotricité (pp. 15-43).

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Bee, H., & Boyd, D. (2008). Les âges de la vie : psychologie du développement humain. Saint-Laurent : Erpi.

​

Buccur, B., & Madden, D. J. (2007). Information processing/cognition. (J. E. Birren, Éd.) Encyclopedia of Gerontology, pp. 749-758. doi: 10.1016/B0-12-370870-2/00099-8.

 

Macar, F. (2011). Attention. Dans D. e. Parot (Éd.), Dictionnaire de psychologie (p. 66). Paris: PUF.

 

Marquié, J.-C., & Isingrini, M. (2001). Aspects cognitifs du vieillissement normal. Dans J.-M. Albaret, & E. Aubert (Éds.), Vieillissement et pscyhomotricité. Marseille: Solal.

 

Nantel, A. (2013). Enseignement du piano aux personnes âgées autonomes (65 à 79 ans) : élaboration d’un guide pédagogique web. (Thèse de doctorat). Québec : Université Laval.

 

Smith, A. D. (2007). Memory. Dans J. E. Birren (Éd.), Encyclopedia of Gerontology (pp. 136-145. doi: 10.1016/B0-12-370870-2/00121-9).

 

Sugar, J. A. (2007). Memory, strategies. Dans J. E. Birren (Éd.), Encyclopedia of Gerontology (pp. 145-151. doi: 10.1016/B0-12-370870-2/00122-0).

 

Vézina, J., Cappeliez, P., & Landreville, P. (2007). Psychologie gérontologique. Montréal : Chenelière Éducation. 

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